« Le Christ et la Samaritaine » est un tableau de Pierre Lemaire, peintre copiste du XVIIe siècle. L’œuvre tire probablement son origine d’un programme d’exécution de copies pour Paul Fréart de Chantelou, riche collectionneur. Le cadrage resserré sur les deux personnages et le clair-obscur de la scène sont empreints de l’influence de l’ancien maître de Pierre Lemaire, Claude Vignon. Bien que, non répertorié dans l’inventaire des richesses artistiques possédées par la famille Fréart de Chantelou contrairement au tableau de la Vierge de pitié, également conservé à Saint-Benoît, la tradition veut qu’il provienne de cette grande collection privée mancelle d’Ancien-Régime. Si cela est bien le cas, il aurait été donné à l’église en 1707 par les descendants de Paul Fréart de Chantelou.
La décision de restaurer le tableau a été prise en 2021. La restauration en elle-même duré plus de 9 mois, de septembre 2022 à juillet 2023. Le tableau du “Christ et de la Samaritaine” est inscrit au titre d’objet depuis 2016. Revenu le 12 juillet 2023 dans l’église Saint-Benoît, Le Christ et la Samaritaine a bénéficié d’une médiation par le Service Tourisme et Patrimoine mi-juillet, et durant les JEP. Sa restauration a bénéficié de l’aide de l’Etat (DRAC) à hauteur de 30 %, du conseil départemental de la Sarthe pour 20 %, et de la Ville du Mans (propriétaire de l’œuvre) pour les 50% restants.
Le tableau représente un épisode de l’Evangile selon saint Jean. Dans celui-ci, Jésus fait halte aux portes d’une ville de Samarie, durant son voyage en Galilée. Alors que les deux apôtres qui l’accompagnaient sont partis, Jésus entame une conversation avec la Samaritaine. Il propose de lui offrir en échange de l’eau du puits une eau qui étanche toutes les soifs : La grâce de Dieu. L’enseignement de cette histoire (appelé parabole) est qu’honorer son Dieu ne dépend pas du lieu où on le fait, mais qu’il peut se faire n’importe où, dans la sincérité de son for intérieur.